Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/336

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et envoyés aux Indes peu de temps avant le départ de la flotte française de Toulon. L’escadre anglaise dans les mers de l’Inde reçut aussi des renforts, avec l’ordre de défendre les approches du golfe Persique. Les alarmes de la Compagnie avaient été d’autant plus vives, qu’en apprenant les préparatifs des Français on ignorait complètement leur destination définitive. Sans aucun doute, ces alarmes pouvaient se trouver justifiées ; il eût suffi pour cela que le gouvernement français fît passer secrètement et successivement de la France à Suez un certain nombre de bâtiments légers isolés ; ou bien qu’il donnât l’ordre au gouverneur de l’Île-de-France d’envoyer à la rencontre de Bonaparte dans la mer Rouge les frégates ou autres bâtiments de guerre stationnés dans ces parages ; ou bien encore que Bonaparte fût parvenu à se procurer assez de bâtiments légers pour faire passer provisoirement 10,000 hommes de troupes choisies sur la côte de Malabar. Un nombre assez restreint de ces bâtiments eût suffi à porter ces troupes ; le trajet de Suez à la côte de Malabar se fait en vingt ou trente jours, et l’époque de l’arrivée de l’armée française en Égypte était favorable. Le détroit de Bab-el-Mandeb ne présentait pas encore de danger ; et à cette époque aucun vaisseau de guerre anglais n’avait encore paru dans le golfe d’Arabie. La nouvelle des premiers succès de Bonaparte arriva dans l’Inde au commencement d’octobre 1798 ; à la vérité, presqu’immédiatement suivie de celle de notre défaite à