Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/343

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nouveau rétablissement de la paix. L’intérêt le plus pressant du sultan, continuait lord Wellesley, devait être de dissiper la juste défiance que la conduite de la cour de Mysore avait fait naître dans ces dernières circonstances. Mais Tippoo ne voulait ni une rupture immédiate ni un raccommodement sincère et sérieux avec les Anglais ; en outre il crut voir un piège dans cette proposition de l’envoi d’un ambassadeur anglais à sa capitale. N’osant refuser ouvertement la proposition des Anglais, ne voulant pas rétablir sincèrement la bonne harmonie entre eux et lui, en proie à une grande incertitude d’esprit, Tippoo différa long-temps de répondre à la communication du gouverneur-général. Un mois s’était déjà écoulé depuis sa réception, lorsqu’il écrivit enfin, et tenta de se justifier. Il ne donnait d’ailleurs aucune réponse positive quant à l’envoi de l’ambassadeur. Il voulait gagner du temps dans le but de recevoir les renforts de France ; il se serait cru sauvé, en effet, si les choses eussent pu traîner en longueur jusqu’au mois de mai. Les inondations qui commencent alors, et durent pendant juin et juillet, eussent mis sans doute sa capitale à l’abri de toute entreprise. La première campagne de lord Cornwallis avait échoué par l’imprudence qu’il avait commise de la commencer au milieu de la saison pluvieuse ; Tippoo ne l’avait point oublié. C’était donc une raison pour le marquis de Wellesley de mettre le plus d’activité possible dans la négociation actuelle. Les lenteurs mêmes de