Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/360

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un astrologue indou dont on lui a vanté la science ; tous deux interrogent les astres : « Le ciel est défavorable, prononce l’astrologue, il faut se hâter de conclure la paix. » Tippoo recommence la même épreuve, suivi de la même réponse. Il récompense pourtant l’astrologue tout aussi magnifiquement que s’il en avait été trompé : il se recommande à ses prières. Comme un charme tout-puissant contre l’adversité, il boit de l’eau dans un vase de marbre noir.

Le 4, Seyed-Ghoffâr, apercevant à la tranchée plus de monde et de mouvement que de coutume, en conclut à l’imminence de l’assaut ; il en fait donner avis au sultan. Ce dernier répond en le félicitant sur sa vigilance, mais ajoute que l’assaut ne saurait avoir lieu avant la nuit. Il fait appeler de nouveau l’astrologue de la veille. Seyed-Ghoffâr, convaincu cependant par tout ce qu’il voit que l’assaut ne saurait tarder d’une heure, se précipite plein de rage vers le sultan. Il veut l’entraîner sur la brèche, lui montrer l’imminence du péril, ranimer les dernières étincelles de cette énergie jadis si terrible. Chemin faisant, ce zèle serviteur rencontra un détachement de pionniers qu’il avait demandé depuis long-temps pour exécuter une coupure derrière la brèche. Il veut faire commencer les travaux avant de se rendre auprès du sultan ; mais, pendant qu’il donne ses instructions, il est tué d’un coup de canon. En ce moment le sultan, sous une petite tente à sa station ordinaire, était sur le point de com-