Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/361

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mencer son repas du milieu de la journée. La nouvelle de la mort de Seyed-Ghoffâr lui est apportée au milieu d’une grande agitation, il répond : « Cela était écrit. Seyed-Ghoffâr était un de mes amis, et n’a jamais craint la mort ; que Mahomet Caussim prenne le commandement de sa division ; » il continua son repas. Bientôt la nouvelle arrive que l’assaut est commencé. Aussitôt il ordonne aux troupes qui l’entourent de prendre les armes ; il fait charger les carabines et les espingoles destinées à son propre usage ; il s’élance vers la brèche, l’œil étincelant ; l’imminence du péril a ranimé tout son courage.

Dès le matin, le général Harris avait fait placer dans les tranchées les détachements de troupes commandés pour l’assaut ; il se flattait, au moyen de cette précaution, de ne pas trahir ses projets au dernier moment par un mouvement extraordinaire. L’œil exercé de Seyed-Ghoffâr ne les en avait pas moins pénétrés. Voulant mettre à profit l’habitude des Orientaux de se livrer au repos après leur dîner, le général Harris avait choisi ce moment pour l’assaut, bien qu’il fût le plus chaud de la journée. Quatre régiments, dix compagnies de flanqueurs européens, trois compagnies de grenadiers cipayes et 200 Cipayes du nizam, furent destinés à cette opération. Les colonels Sherbrooke, Dunlop, Dalrymphe, Gardener et Mignan, commandaient les différents corps. Le commandement en chef était confié au major-général Baird, qui avait sollicité ce poste glorieux et périlleux. À