Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/391

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et de ses sujets. Frappé de l’impopularité du nabob, de l’espèce de mépris qu’il inspirait à tous, il en conçut plus de confiance pour la réussite de ses projets, et se décida à présenter au nabob le plan de réforme sollicité. Vingt jours s’écoulèrent sans qu’il obtînt une réponse quelconque. Des premières conférences eurent lieu plus tard, sans amener d’autres résultats. Le gouverneur-général n’en insistait qu’avec plus d’opiniâtreté. « La Compagnie, disait-il, se trouve engagée, aux termes du traité, à défendre les États du visir contre tous les ennemis de ce dernier ; ces États sont menacés par Zemaum-Khan, peut-être par d’autres ; or, dans la situation actuelle des choses, il est impossible à la Compagnie de renforcer les troupes chargées de la défense du territoire de Oude. Force est donc de recourir à de nouvelles mesures. » Il écrivait encore au nabob : « La Compagnie, telle est mon opinion, ne saurait, malgré sa bonne volonté, remplir l’engagement pris par elle de défendre les États de Votre Excellence contre tout ennemi qu’à une seule condition : c’est de maintenir une force assez considérable pour qu’elle puisse suffire à vous protéger efficacement par elle-même, indépendamment de tout renfort que les circonstances pourraient exiger. »

L’argument ne parut pas décisif au nabob. L’abdication de son pouvoir en faveur d’un successeur de son choix lui paraissait de beaucoup préférable à la nécessité de se soumettre aux conditions humi-