Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/392

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liantes qu’il était question de lui imposer. Le 12 décembre, il s’étendit longuement, en présence du résident anglais, sur l’impossibilité de gouverner plus long-temps dans les circonstances actuelles ; il laissa voir le projet de descendre bientôt du trône. Le résident reçut avec grand plaisir cette communication, qui pouvait lever toute difficulté, sans cependant oser la croire bien sincère. Cependant, sur de nouvelles instances de lord Wellesley d’accepter ce qu’il appelait la réforme militaire, le nabob continua d’éloigner toute discussion à ce sujet ; comme devenue inutile en raison de son projet d’abdication. Le gouverneur-général, prenant alors la chose au sérieux, fit parvenir au résident anglais un plan pour l’administration des États de Oude après que l’abdication serait consommée ; et ce plan fut communiqué au visir. Le premier article en était formulé comme il suit : « L’administration du pays tout entière sera désormais placée dans les mains de la Compagnie. » Or, le visir, qui consentait à abandonner le pouvoir pour lui-même, ne pouvait se résoudre à cet abandon qu’au profit d’un successeur de sa famille. La proposition de lord Wellesley le choquait, le froissait dans ses sentiments les plus intimes. Il ne saurait l’accepter, disait-il au résident, sans accumuler sur sa tête la haine et le mépris de tous ses sujets ; la souveraineté de la province de Oude appartenait à sa famille depuis plus d’un siècle ; en faire l’abandon aux conditions proposées, c’était vraiment la vendre