Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rera entre les mains de Son Excellence. Il ne faut jamais oublier que mon principal objet a bien moins été d’assurer les fonds nécessaires pour le corps auxiliaire, que d’annuler le pouvoir miliaire du visir. » Cependant, tout désireux que fût le gouverneur-général d’en venir à ses fins, il voulait éviter l’apparence de la violence ; en conséquence il engagea le résident à tenter de nouveaux efforts pour persuader au visir d’accepter le traité. Il confiait en même temps une mission du même genre à l’un de ses frères cadets, Henri Wellesley. Le résident eut de nouveau recours à tous les moyens de persuasion pour décider le nabob à l’abdication ; il ne cessa de lui représenter cette mesure comme la plus avantageuse qu’il pût prendre, soit pour le peuple de Oude ; soit au gouvernement britannique, dont elle lui garantirait l’appui ; soit enfin pour lui-même, dont elle assurait à jamais la tranquillité. Il n’y avait pas de temps à perdre, lui disait-il ; le gouverneur-général était tout prêt à faire marcher les troupes. Ajoutant l’effet à la menace, il enjoignit à quelques uns des grands employés de la finance de se tenir prêts à rendre leurs comptes au gouvernement britannique. À tout cela le malheureux visir n’avait à opposer que les protestations d’une répugnance inoffensive, passive. Il sollicitait la permission d’aller accomplir un pèlerinage ; il voulait éviter avant tout de voir se consommer sous ses propres yeux ce qu’il regardait comme le déshonneur et la ruine de sa famille.