Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/398

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Henry Wellesley arriva à Lucknow le 3 septembre, et, dès le surlendemain, présenta au nabob une minute du nouvel engagement. Les conditions principales en étaient la cession aux Anglais d’une portion de ses États, ainsi que la souveraineté et l’administration du reste. Le visir se refusa d’abord plus formellement que jamais à cette seconde proposition ; elle ne pouvait manquer selon lui de jeter une honte éternelle sur son nom, comme ayant dépouillé toute sa famille de la souveraineté… Les deux négociateurs répondirent imperturbablement : « Son Excellence raisonne sur la proposition comme si l’acceptation de cette proposition devait le priver du trône. Mais au contraire le premier objet de cette proposition est de l’établir plus solidement que jamais sur le trône, lui et sa postérité, avec toute la richesse, la dignité, la splendeur, qui appartiennent à une situation aussi élevée. » Abdiquer la souveraineté pour se fortifier sur le trône… cette logique aurait pu paraître quelque peu singulière à bien d’autres qu’au nabob ; mais comment l’aurait-il réfutée ? Il finit donc par abdiquer tout droit, toute prétention de souveraineté sur la province qu’il gouvernait. Il voulut à la vérité continuer à éluder toute réponse au sujet de la cession définitive de cette province pendant quelque temps encore. Mais, dans le mois de septembre 1801, de nouvelles instructions parvinrent aux deux négociateurs ; d’après ces instructions, dans le cas où le nabob refuserait d’accéder aux propo-