Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/407

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Anglais, leur perte fut considérable ; leurs principaux officiers et la masse des troupes trouvèrent pourtant le moyen d’échapper.

Après quelques simulacres de résistance, le zemindar de Cutchoura consentit à livrer son fort. Le 4 mars 1803, un capitaine anglais et deux compagnies de Cipayes furent admis au-dedans de la première enceinte. Un corps plus considérable qui les avait accompagnés dans la vue d’intimider la garnison se retira ; alors, au lieu d’ouvrir les portes, on les fit attendre plusieurs heures sous divers prétextes. Bientôt les remparts se bordèrent d’environ 800 hommes. Deux canons furent braqués sur l’endroit qu’ils occupaient, puis un message du zemindar vint leur donner avis qu’à moins qu’ils ne se retirassent, ils allaient être massacrés. Toute résistance étant absolument inutile, l’officier commandant exécuta sa retraite, d’ailleurs sans être inquiété. Le corps d’armée principal, aussitôt qu’il apprit cette nouvelle, revint prendre position devant la place. Dans une lettre quelque peu évasive, le zemindar offrait d’ouvrir les portes de sa forteresse sous certaines conditions. Le général anglais répondit : « Il me faut non seulement la reddition du fort sans condition, mais encore celle du zemindar lui-même et de tout ce qui lui appartient. » Il ouvrit la tranchée dans la nuit du 8 ; les batteries de brèche commencèrent leur feu le 13, et ce même jour avant la nuit, l’effet produit était déjà tel, que l’assaut fut ordonné pour le lendemain ;