Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/408

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais la garnison profita de la nuit pour évacuer la place. Poursuivie l’espace de quelques milles, elle éprouva de grandes pertes ; de leur côté, les Anglais perdirent le major Nairn, officier du plus haut mérite. Plus tard, au commencement de la guerre avec les Mahrattes, la désaffection des nouveaux sujets de la Compagnie se manifesta de nouveau, et d’une manière alarmante. Le rajah de Tetteah se signala parmi ceux qui laissèrent éclater les dispositions les plus hostiles. Le lieutenant-colonel Guthrie alla mettre le siège devant cette place ; il fit donner l’assaut, peut-être un peu prématurément, et il fut repoussé avec une perte assez considérable. Cependant, dès la nuit suivante, le rajah évacua le fort et s’enfuit de l’autre côté de la Jumna. Les propriétés appartenant aux révoltés furent confisquées au profit du gouvernement.

À l’époque de la découverte du cap de Bonne-Espérance, Surate se trouvait sans contredit la place la plus commerçante de toute l’Inde. Située dans la province de Guzerate, au midi de la Taptee, en communication avec les plus riches provinces de l’empire mogol, son rôle était immense dans le commerce du golfe Persique et du golfe Arabique. Aucune ville de l’Inde ne lui était comparable en richesse et en population ; elle ne comptait pas moins de 800,000 habitants. Comme le reste du territoire dont elle faisait partie, Surate subit la loi du grand Mogol. La ville, et le château, bâti en 1548, qui la protège, furent alors érigés en deux gouver-