Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/42

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ment dans les rues de Seringapatam sans que le peuple en fût effrayé.

Après le déjeuner, Tippoo entrait dans la salle d’audience ; il s’asseyait sur un sofa, ayant autour de lui ses parents, ses amis, ses courtisans. C’était le moment où pouvaient se présenter toutes les personnes qui avaient leurs entrées dans le palais ; c’était aussi le moment de solliciter audience du sultan. L’un des officiers du palais communiquait la requête au prince, qui se la faisait lire, puis y répondait sur-le-champ. Pendant la durée de cette audience, trente ou quarante secrétaires étaient assis le long du mur à la gauche du prince ; ils s’occupaient de l’expédition des affaires. C’était encore le moment où arrivaient de nombreux courriers des diverses parties de l’empire ; successivement introduits auprès du monarque, aux pieds duquel ils déposaient leurs dépêches après avoir fait les génuflexions d’usage. Un secrétaire, quittant son poste, venait s’accroupir sur ses talons aux pieds de Tippoo, et lui lisait le contenu de la dépêche. Le sultan dictait, ou seulement, suivant l’urgence de la circonstance, indiquait les réponses à faire. Il les signait aussitôt écrites, et les cachetait de son propre sceau, Les ordres émanés des ministres n’avaient au contraire d’autre signature que celle du grand sceau, dont ils étaient dépositaires. La dépêche était-elle d’une grande importance, d’une nature toute confidentielle, Tippoo y apposait alors un sceau particulier, qu’il por-