Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/43

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tait toujours au doigt. Dans ce cas, il remettait lui-même le paquet à l’un des courriers. Pendant cette audience, le sultan faisait l’inspection des chevaux ou des éléphants récemment achetés, des pièces d’artillerie nouvellement fondues. Ils étaient amenés sur la place, ou dans la cour du palais, où le prince les examinait. Les ministres, les ambassadeurs, les grands seigneurs de la cour se trouvaient rarement à cette audience ; les grands vassaux de Tippoo entretenaient auprès de lui des vackels où chargés d’affaires. À tout instant des messagers, des ministres accouraient auprès du sultan, ils s’accroupissaient à ses pieds comme ses propres secrétaires, exposaient l’affaire dont ils étaient chargés, et recevaient une prompte réponse. Cette audience durait ordinairement jusqu’à trois heures ; le sultan rentrait alors dans son appartement.

À cinq heures et demie, le sultan revenait dans la salle d’audience, passait dans quelque appartement vaste, ou se mettait à un balcon pour voir manœuvrer et défiler ses troupes. À côté de lui se trouvaient encore des secrétaires, occupés de lire ou d’écrire des dépêches. À six heures et demie, le moment du repos était arrivé ; les appartements du palais étaient alors magnifiquement éclairés. De toutes parts brillaient de nombreuses bougies, portées sur des flambeaux d’argent artistement travaillés, ou enfermées dans des globes de verre. Les grands officiers de l’empire, les chefs militaires, les principaux de la noblesse, arrivaient alors