Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/470

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Bientôt Jeswunt-Row put faire son entrée à Mhysir, où son séjour se prolongea trois mois ; il paya les arrérages de ses troupes avec l’or et les bijoux laissés par Ahalya-Bae, et s’occupa d’établir l’ordre et la régularité dans son armée et dans son gouvernement. Prompt à récompenser les services de son fidèle allié, il lui accorda le titre de nabob, accompagnant cet honneur de riches présents ; et ce dernier s’empressa de faire écrire sur son cachet cette devise : « Le dévoué serviteur de Jeswunt-Row-Holkar. » Il fut, peu après, détaché avec un corps assez considérable dans la direction de l’est pour y faire de l’argent. Cette mission remplie, Ameer-Khan s’empara successivement de Bersiah, Seronge et Sangor, dévastant le pays à mesure qu’il avançait. Sangor, appartenant alors au peschwah, après avoir été défendu plusieurs jours par Venaick-Row, tomba en son pouvoir, et alors commencèrent des scènes de désordres et de pillage qui ne durèrent pas moins d’un mois entier. Ameer-Khan fit de vains efforts pour arrêter ses troupes ; mais il en était plutôt le guide que le général ou le souverain. Voulait-il interposer son autorité, les soldats lui rappelant son humble condition, lui disaient : « Avez-vous oublié que c’est à nous que vous devez d’être un grand personnage ? » Ils l’avertissaient de ne pas provoquer en eux un ressentiment propre à le réduire promptement à son insignifiance primitive. Ameer-Khan, n’en étant lui-même que trop convaincu, supportait ses insolences