Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/471

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avec une patience d’ailleurs peu honorable, n’usant, pour rappeler les mutins au devoir, que de l’inutile moyen de la persuasion. Aussi cette armée, qui déjà péchait par l’absence de discipline, à compter de ce moment acheva d’en perdre toute trace. La plupart des soldats en possession d’un riche butin, n’avaient plus qu’une seule pensée, celle de le conserver ; les autres, moins heureux au pillage, ne cessaient de s’en plaindre, d’exhaler un mécontentement souvent voisin de la sédition.

Cependant Venaick-Row s’était adressé au rajah de Nagpoor ; Beni-Sing, un des chefs favoris de ce prince, ayant été envoyé à son secours, fit des marches singulièrement rapides ; il n’était plus qu’à quelques milles de Sangor lorsqu’Ameer-Khan apprit son arrivée. Montant immédiatement à cheval, ce dernier mit son armée en mouvement, parvint à peine à se faire obéir de 2 ou 3, 000 hommes. Les autres refusèrent, sous le prétexte ordinaire d’arrérages de solde. Quelques uns des principaux chefs afghans, enrichis par le butin, firent plus encore ; à peine virent-ils Ameer-Khan dehors du camp qu’ils s’en éloignèrent eux-mêmes dans une autre direction et s’acheminèrent vers le nabob de Rhopal, exemple bientôt suivi par beaucoup d’autres. Ignorant cette défection, Ameer-Khan continue sa marche ; il attaque le corps d’armée du rajah de Nagpoor, au premier choc est renversé de son cheval et y remonte aussitôt ; mais un de ses officiers, qui l’a vu tomber, le croit perdu, et se