Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/482

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chance a tourné, et la victoire se déclare pour Holkar. L’armée combinée de Scindiah et du peschwah, après avoir laissé bon nombre de cadavres sur la place, prit la fuite, abandonnant au pillage du vainqueur tentes, bagages, artillerie. Poonah, demeurée sans défense, fut au moment de subir le même sort. Ameer-Khan et ses Afghans, après s’être emparés des faubourgs, en commençaient déjà le pillage ; mais Holkar, jaloux de conserver pour lui-même cette riche proie, accourut à sa défense. Il fit tirer le canon sur eux ; puis, comme ceux-ci ne s’en obstinaient pas moins au butin, quoique blessé lui-même et tout sanglant, il se précipite au milieu d’eux, et en tue trois ou quatre de sa propre main. Ici comme à Oojein, Jeswunt-Row déploya un grand degré d’énergie et de courage personnel. Ameer-Khan, tout au contraire, montra pendant toute cette affaire plus de rapidité dans la fuite que d’ardeur au combat. Il n’en vint pas moins féliciter de la victoire Jeswunt-Row, et avec un air aussi fier que s’il y eût beaucoup contribué. Ce dernier lui dit en souriant : « Vous avez été bien heureux d’échapper, frère. — Heureux en vérité, répond Ameer-Khan ; regardez le sommet de ma bride, brisé par un boulet de canon. — Aussi êtes-vous un par trop fortuné coquin, répond l’autre en éclatant de rire, car je vois que le coup n’a pas touché aux oreilles du cheval, quoique le petit bouquet de plumes fût au milieu. » La vérité et l’à-propos de l’épigramme provoquè-