Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/487

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gné pour ce poste par de grandes qualités militaires, surtout par des succès récents dans le commandement de Seringapatam. Il passa promptement la Toombudra à la tête de ce corps d’armée. Holkar ne l’attendit pas. Il devint dès lors inutile d’amener à Poonah l’armée tout entière, on put se contenter d’un nombre de troupes beaucoup moindres. Amrit-Row se trouvait dans cette ville avec une garde de 1,500 hommes. Le bruit se répandit tout-à-coup qu’il avait résolu de brûler la ville ; nouvelle, n’ayant d’ailleurs que bien peu de chance d’être accueillie ; on savait que, dénué d’énergie, c’était à contre-cœur, qu’il se prêtait au rôle que lui imposait Holkar. Le peschwah n’en fit pas moins prier le général Arthur Wellesley de détacher en avant quelques uns des officiers des Mahrattes avec leurs troupes pour préserver sa famille. Le général ne crut pas que ce serait là une ressource proportionnée au danger ; il préféra le prévenir en arrivant lui-même à l’improviste. On apprit alors que Amrit-Row, encore à Poonah, se hâtant d’en éloigner la famille du peschwah, l’avait dirigée sur Servagur. Arthur Wellesley déploya dans cette occasion cette activité dont il n’a jamais cessé de donner des preuves ; il prit avec lui seulement sa cavalerie, fit une marche de nuit à travers un pays difficile, ne parcourut pas moins de soixante milles en trente heures, et arriva à l’improviste sous les murs de Poonah. En apprenant cette nouvelle, absolument inattendue pour