Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/520

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et qui fit de grands ravages dans les rangs. Le général Lake allait d’un régiment à l’autre, les exhortant à conserver soigneusement leurs rangs. Ayant eu un cheval tué sous lui, le major Lake, son fils, mit pied à terre, et lui donna le sien : un autre accident de guerre le remonta immédiatement, car un cavalier d’ordonnance ayant été emporté au même moment par un boulet, le major Lake s’empara de son cheval ; toutefois, tant le hasard de la guerre se plaît à de singuliers jeux, il est à peine en selle que ce cheval est lui-même éventré par un obus. Cependant l’ennemi continuait se maintenir en bon ordre dans sa forte position. Au lieu de l’effrayer, les démonstrations des Anglais lui donnaient de la confiance par leur lenteur. Lake eut recours à un stratagème : il donna l’ordre et la cavalerie de battre en retraite, dans le double but de hâter sa jonction avec l’infanterie alors en marche, et d’attirer l’ennemi à sa poursuite. À peine les Mahrattes aperçoivent-ils le mouvement qu’ils se portent en avant avec toute leur artillerie ; ils poussent de grands cris et ne doutent pas que la victoire ne soit à eux ; mais bientôt se présente sur le champ de bataille l’infanterie anglaise. La cavalerie passe derrière elle et se forme en seconde ligne, à peu près à quarante verges derrière l’aile droite, en colonne serrée par escadrons. Bourquien détache une partie de sa cavalerie pour attaquer l’aile droite de l’armée anglaise, dont un détachement se porte à leur rencontre sous le commandement