Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/521

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du colonel Horsford. Mais, au même moment, un bataillon de Cipayes avec quatre canons s’établit dans un village à gauche de la ligne anglaise, qui de la sorte se trouve fortement protégée. Ces mouvements préparatoires exécutés, l’armée entière s’ébranle et se porte en avant, le général Lake, de sa personne, à la tête du 76e régiment. L’ennemi fait un feu bien nourri ; les boulets, la mitraille et les boulets ramés font de grands ravages dans les troupes anglaises Elles continuent cependant sans se laisser ébranler, s’avancent sans répondre, et l’arme au bras, jusqu’à cent pas de l’ennemi, où elles reçoivent une nouvelle décharge, de toute son artillerie. Alors le général en chef ordonne la charge. La ligne anglaise tout entière fait une décharge générale, et se précipite la baïonnette en avant. Cette impétuosité qui succède à tant de calme et de lenteur qu’ils ont prise pour de l’hésitation étonne les Mahrattes ; ils s’effraient, quittent leurs rangs, et commencent à s’ébranler. Le général Lake ploie sa ligue en étroites colonnes, et entre les intervalles qui les séparent fait déboucher sa cavalerie indigène et européenne. L’ennemi, poursuivi jusque sur les bords de la Jumna, ne la passe qu’avec la plus grande difficulté et laisse de nombreux cadavres sur le rivage. Suivant pas à pas le mouvement de la cavalerie, l’artillerie à cheval se montre terrible, à cette première apparition sur les champs de bataille de l’Inde. Une partie de la cavalerie mahratte essaie alors de se loger dans un village sur la