Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/535

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’en fait pas moins quelque honneur aux connaissances astronomiques de son fondateur, passionné pour l’astronomie. Il en éleva en outre quatre autres à Surai-Jeypoor, Mutra, Benarès et Ougein. Il calcula et fit calculer avec beaucoup de peines et de dépenses des tables astronomiques, publiées en 1728, et dédiées à l’empereur.

Nous avons déjà parlé des mosquées de la ville ; mais parmi elles celle nommée Choudun-Chake mérite une mention particulière. C’est sur la terrasse de cette mosquée que s’assit Nadir-Shah, lorsque, ministre inflexible du destin, il fit exterminer la population presque entière de cette grande cité. À l’époque où nous sommes parvenus, la tradition conservait encore certains détails en général peu connus des anciens historiens. Le conquérant s’étant engagé à épargner la ville au prix de 30 millions de livres sterling (750 millions de francs), les magistrats s’employèrent à lever cette contribution. Ce moyen présentant quelque lenteur, Nadir en imagina un autre. Interdisant toute communication entre la ville et le dehors, il empêche les vivres d’entrer et de sortir : la famine éclate. Alors Nadir ordonne que les greniers publics, qui regorgeaient d’approvisionnements, soient ouverts. Le riz et le grain sont vendus à un prix énorme et fixé d’avance ; une foule innombrable n’en assiège pas moins le marché. Un soldat persan, employé à maintenir l’ordre, veut se saisir d’une mesure de riz, qu’un homme du peuple vient de payer au poids de l’or ;