Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/64

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force véritable. Un grand nombre de régiments composés d’Européens étaient arrivés ; mais, malgré la supériorité des Européens sur les indigènes au champ de bataille, ces troupes avaient de grands inconvénients : elles ne pouvaient supporter les brûlantes chaleurs et les fatigues de ces climats comme les troupes indigènes ; elles exigeaient en outre une immense quantité de bêtes de trait pour le transport de leurs bagages. L’effectif des Cipayes n’avait reçu aucune augmentation. L’armée de la Compagnie, constituée comme elle l’était en ce moment, eût été excellente pour une guerre défensive ; elle eût eu dans ce cas peu de grands mouvements à exécuter. La guerre qui menaçait, devait au contraire rendre nécessaires de rapides manœuvres, des marches, continuelles et pénibles. L’administration de l’armée pouvait à peine disposer d’un nombre de bœufs suffisant pour traîner le canon ; elle était bien loin d’en avoir assez pour le transport des bagages de l’armée. 15,000 hommes dans le Carnatique, et 8,000 à Bombay, constituaient en ce moment la totalité des forces anglaises dans la péninsule.

La pesanteur de l’armée anglaise n’était pas la seule difficulté pour entrer en campagne ; le manque de magasins en était une autre non moins essentielle. Depuis la convention de la paix, on avait agi comme si cette paix devait être perpétuelle. Pendant la dernière guerre, les Anglais avaient beaucoup souffert de ce manque de maga-