Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/65

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sins ; mais depuis lors on avait préféré des économies du moment à des dépenses qui ne pouvaient profiter que dans l’avenir. C’eût été cependant une bonne économie ; elle eût abrégé la guerre qui commençait, et ainsi coupé court aux dépenses que cette guerre entraînait. Des approvisionnements faits à Amboor en temps opportuns, auraient évité un transport fort difficile de Madras à cette ville. Par suite de l’absence de ces précautions, l’armée devait avoir à faire des convois dangereux et pénibles. À l’entrée de l’armée anglaise dans les États de Tippoo, en devait donc s’attendre à le voir couper les convois, intercepter les vivres. À la vérité, c’était chose plus difficile qu’en Europe ; chaque mois produisait une récolte d’un grain ou d’un autre, qui devait suffire partout à la subsistance de l’armée ; le reste devait se trouver dans les villages. Sans doute Tippoo brûlerait en même temps que ces villages le blé déjà récolté et le blé encore sur pied ; toutefois une grande partie du blé récolté ne lui en réchapperait pas moins. Ce n’était pas l’usage du pays qu’il fût rassemblé dans des magasins publics. Chaque habitant cache dans des fosses, dans les environs de sa propre maison, ce qui est nécessaire à l’entretien de sa famille ; quantité toujours considérable, par la raison que le grain est la seule nourriture des indigènes. Les anglais avaient encore un autre avantage. Tippoo était obligé d’établir çà et là quelques magasins pour son armée. Or, le moindre de ses magasins tombant dans leurs mains, suf-