Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/67

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gane de l’un d’eux, sir Thomas Munro, les partisans de cette opinion disaient : « Soutenir Tippoo par crainte des Mahrattes, c’est soutenir un ennemi puissant pour se défendre contre un faible ennemi. Du voisinage de l’un il y a tout à craindre ; la situation de l’autre nous donne toute sécurité. Il suffit de réfléchir un instant sur la diverse nature de leur gouvernement pour en demeurer convaincu. L’un est une monarchie absolue, despotique, militaire, la plus absolue, la plus militaire, la plus despotique qui soit au monde. Chaque branche d’administration civile ou militaire fonctionne avec la régularité que lui a imprimée le génie de Hyder. Tout marche avec un ordre, une régularité extrêmes. Les distinctions de la naissance y sont abolies. Les zemindars rebelles ont été soumis ; tous ceux qui résistaient, exilés ou remplacés. La justice y est sévèrement et impartialement administrée à tous. Une nombreuse armée bien disciplinée est tout entière à la disposition du souverain. Chaque emploi, depuis le plus mince jusqu’au plus important, est exercé par des gens dont on a exigé un certain apprentissage pour le remplir : chose qui n’existe nulle part ailleurs dans l’Inde. Il en résulte dans l’ensemble de ce gouvernement une vigueur, une énergie, jusqu’alors inconnues. Les Mahrattes ne sont au contraire qu’une confédération de chefs puissants, indépendants les uns des autres, possédant des dominations étendues, de nombreuses armées ; mais tantôt agissant de con-