Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/76

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attendaient ce moment pour décider de leurs opérations futures. Tippoo, ainsi cerné, à la fin d’août 1790, campait à la tête de toutes ses forces dans les environs de Seringapatam.

Mais Tippoo, malgré les irrégularités de son caractère, ne manquait pas du génie de la guerre. Le côté défectueux des dispositions prises par les Anglais l’avait frappé tout-à-coup. Il résolut de prendre hardiment l’offensive ; grâce à la rapidité de ses mouvements, il se flatta de pouvoir attaquer l’une après l’autre les trois divisions anglaises, sans leur laisser le temps de se réunir. Le grand art de la guerre moderne consiste, on le sait, à se trouver toujours le plus fort sur tel ou tel point donné ; ainsi que son père, Tippoo en avait quelques pressentiments. Le 2 septembre, il quitte précipitamment Seringapatam, et se dispose à passer la Bowanny. Il s’était muni d’un grand nombre de bateaux pour le passage de cette rivière ; mais la chaleur l’ayant fait baisser considérablement, il put se débarrasser de ce superflu de matériel. Il franchit le Gujelhatty. Le 9, Seib-Saheb se trouvait près du défilé à la tête d’un corps d’armée considérable. Le colonel Floyd, instruit de ce mouvement, hésita longtemps à y ajouter foi. Les détails devinrent de plus en plus circonstanciés. Ne pouvant plus enfin douter de la vérité, il l’écrit au général Medows, chargeant de cette dépêche un Cipaye intelligent. Le 13, Floyd envoya des reconnaissances dans des directions différentes,