Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/79

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augmente les difficultés de leur marche dans un sentier étroit, bordé de haies, et souvent interrompue. Deux compagnies du 36e régiment font une charge pour s’emparer de ces pièces ; elles sont repoussées, après avoir laissé presque tous les officiers sur le carreau. D’un autre côté, Burhan-al-Dien, le principal lieutenant de Tippoo, qui avait toute sa confiance, dont l’autorité dans l’armée venait après la sienne, fut tué en dirigeant un mouvement de l’artillerie. Plusieurs fois la cavalerie mysoréenne chargea les Anglais sans parvenir à rompre leurs rangs. Le commandant de cette cavalerie, en disgrâce auprès de Tippoo, voulait regagner sa faveur à force de hardiesse ; il vint se faire tuer presque seul sur les baïonnettes anglaises. Malgré cette audace, les Anglais n’en parvinrent pas moins à sortir de ce terrain difficile où ils cheminaient péniblement. En ce moment Floyd revenait à la tête de sa cavalerie ; voyant ce qui se passe, il charge les troupes de Tippoo avec tant de succès qu’il les tient éloignées pour long-temps. La nuit venue, ce dernier craignant de voir accourir le général Medows au secours de Floyd ; cessa sa poursuite. La perte des Anglais en morts et en blessés ne monta à moins de 156 Européens et 280 Cipayes. Mais ce qui avait pour eux de plus fâcheuses conséquences, leur plan de campagne était tout-à-fait changé. Au lieu de continuer l’offensive, ils étaient dès lors réduits à se tenir sur la défensive. Au reste, Tippoo ne porta peut-être pas assez de vigueur dans