Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/78

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un conseil de guerre ; sa cavalerie, qui formait la seconde ligne, avait peu souffert, mais son infanterie beaucoup. Deux pièces de douze étaient démontées, une grande quantité des bœufs d’attelage tués, blessés, dispersés, hors de service. Les avis se partagèrent ; les uns voulaient que toute l’infanterie s’enfermât dans Sattimungul pour le défendre, tandis que la cavalerie se dirigerait vers le général ; et qu’elle reviendrait ensuite avec lui pour délivrer cette place ; les autres opinèrent de retirer la garnison de Sattimungul, et de se mettre tous ensemble en mouvement ; ce dernier avis fut celui de la majorité. En conséquence, la garnison du fort reçut l’ordre de rejoindre le détachement.

Floyd commence alors le mouvement de retraite. Les approvisionnements rassemblés à Sattimungul et trois pièces de canon sont abandonnés. L’armée anglaise marcha sur deux lignes, l’infanterie à droite, la cavalerie à gauche, ce qui restait de bagage au centre. Aussitôt qu’il apprend ce mouvement rétrograde, Tippoo se met en mesure de suivre l’ennemi. Jamais sur ses gardes, ne se sachant pas poursuivi, Floyd ne tarde pas à changer son ordre de marche ; il envoie sa cavalerie au fourrage, et la conduit lui-même. Tippoo profite du désordre qui suit ce mouvement ; il enlève une portion du bagage des Anglais et place quelques pièces d’artillerie sur leur droite à la distance d’environ deux cents verges ; il ouvre alors un feu meurtrier qui