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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/121

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quées de la justice auraient sans doute apporté de grands retards à cette opération, on les supprima. Aussi cette vente de terres ne tarda pas à s’accélérer rapidement. En 1796, la quantité de terres mises en vente représentait une rente de 28,700,061 roupies, ce qui, par rapport au revenu total, faisait un dixième de la totalité des trois provinces de Bengale, Bahar et Orissa. Bientôt, grâce aux progrès toujours accélérés de cette opération, l’ancienne classe des zemindars, avec laquelle on s’était flatté de fonder une aristocratie durable, marcha tout au contraire vers une destruction rapide. En 1802, sir Henry Strachery disait devant le parlement : « Les zemindars ont subi une ruine presque universelle ; si quelques uns d’entre eux survivent, ils sont réduits à la même condition et placés à une aussi grande distance de leur maître que leurs plus misérables ryots (cultivateurs). »

Les zemindars ne possédaient d’aucune manière les conditions morales nécessaires au rôle qu’on leur donnait tout-à-coup. En supposant même que ces conditions ne leur eussent pas manqué, leur ruine n’en eût pas été moins inévitable, au moins suivant toutes probabilités. Voici comment : les zemindars subissaient de nombreux retards pour le paiement de ce qui leur était dû par les ryots ; ils n’en pouvaient apporter dans ce qu’ils avaient à payer au gouvernement. Au moyen de procédés de justice et de vente fort expéditifs, le gouvernement se faisait promptement payer d’eux