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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/128

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aucune diminution notable n’a pris place. » Les crimes et délits de tout genre, surtout les vols faits par bandes et à main armée, ne connaissaient plus de limites. Les voleurs, constitués en une sorte de caste, s’associaient par confédération ; ils commettaient leurs vols, accompagnés de meurtres et d’incendie, avec une combinaison de forces auxquelles rien ne pouvait résister. Sous la nouvelle législation ils augmentèrent à un degré dont aucun exemple n’avait jamais été vu nulle part. Un des juges de Calcutta dans un rapport officiel au gouverneur-général s’exprimait de la sorte : « Le crime de decoity (vol par bandes à main armée) a, je pense, beaucoup augmenté sous l’administration anglaise. Le nombre d’accusés dans les six stations de cette division est de 4,000. Outre cela, quelques centaines ont été bannies dans ces dernières années ; mais le nombre de ceux qui ont été condamnés, tout grand qu’il paraisse, est pourtant peu considérable en proportion de ceux qui sont coupables de ce crime. À Midnapore, je trouve dans les registres de la police que dans l’année 1802, une période de paix et de tranquillité, il y a eu non moins de quatre-vingt-treize vols, le plus grand nombre commis, comme d’usage, par de grandes bandes. Parmi les coupables de cinquante et un de ces vols, pas un seul ne fut pris ; dans les quarante-deux autres, on en a saisi tout au plus un ou deux. Il n’y a pas à croire que crime de decoity soit plus fréquent à