Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

complétait et renforçait la possession de Delhi et de Mutra par l’acquisition d’une portion de terre considérable sur la rive droite de la Jumna. On avait trouvé dans le fort d’Agra des espèces montant à 280,000 livres sterling, qui semblaient, d’après les registres, appartenir au public ; ce qui, d’après les règlements, en faisait la propriété des vainqueurs. Le général Perron n’en réclama pas moins ce trésor comme sa propriété particulière ; il prétendait l’avoir placé dans les mains d’un agent indigène. Il s’adressa au gouverneur-général ; celui-ci refusa de donner une réponse positive à cette requête avant d’avoir consulté le général Lake. Selon ce dernier, à la vérité juge et partie dans la cause, la protection accordée par lui au général Perron ne s’étendait pas au-delà des propriétés emportées par ce dernier à l’époque de son départ, et ne lui constituait aucun droit à réclamer ce qui demeurait en arrière dans une contrée ennemie. Une commission d’enquête, nommée pour éclaircir le fait, décida dans ce sens ; elle motiva son avis sur ce fait que cet argent était le reste d’une somme plus considérable dont une partie, depuis le moment de son dépôt dans le fort, avait été employée à payer les troupes de Scindiah. Les officiers et les soldats se partagèrent donc ce butin.

La ville d’Agra s’élève majestueusement en un vaste demi-cercle au sud-ouest de la Jumna. Dans les jours de sa prospérité, au temps de Akbar, son fondateur en 1566, sa circonférence était de trente