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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/12

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lèbre dans toute l’Inde sous le nom de grand canon d’Agra. Suivant la tradition, paraissant fort vraisemblable, ce canon, de dimensions gigantesques, n’était pas de bronze, mais composé du mélange d’un grand nombre de métaux les plus précieux. Les magistrats offrirent pour son rachat une somme de 12,000 livres sterling. Il avait vingt-trois pouces de calibre, mesurait en longueur quatorze pieds deux pouces, et lançait un boulet de quinze cents livres. Les difficultés de la fusion et du coulage d’une masse de métal aussi énorme faisaient de cette pièce d’artillerie une chose curieuse comme objet d’art, dénuée d’ailleurs de toute utilité en raison de la difficulté de la manœuvrer. Le général Lake essaya d’enlever ce trophée pour le porter à Calcutta ; aucun moyen de transport ne fut suffisant. Outre ce prodigieux canon, on en trouva un autre de soixante-douze livres de balles de la même composition, soixante-seize canons de bronze de divers calibres, quatre-vingt-six pièces en fer, d’espèces différentes, telles que mortiers, obusiers, caronades, pièces légères, etc. Les canons en bronze sortaient de la même manufacture que ceux pris à Delhi.

La nouvelle de la capture d’Agra produisit dans Calcutta de grandes démonstrations de joie et d’enthousiasme. Le fort William salua de son canon l’heureuse nouvelle, qui se répandit bientôt dans toute la ville. La conquête d’Agra achevait de rendre entièrement sûre la navigation de la Jumna ; elle