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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/134

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chefs confédérés qui s’étaient joints à lui l’abandonnèrent pour se réfugier dans le camp anglais. Parmi ces derniers se trouvait un des plus braves officiers de Jeswunt-Row-Holkar. Dans un moment où, par un hasard fatal, il tenait à deux mains la poignée de son sabre, un même coup de canon les lui enleva. Malgré cette terrible mutilation, il n’en continua pas moins à guerroyer, même à se faire remarquer par une indomptable activité. On lui passait la bride de son cheval autour de son bras mutilé ; il le poussait au plus fort de la mêlée, et, bien qu’il ne pût plus frapper, il encourageait les siens par ses ordres, ses cris, son mépris du danger. Cette désertion devenant contagieuse, l’armée de lord Lake se grossit tous les jours d’un nombre immense d’auxiliaires. Elle montait en ce moment à 30,000 soldats ; suivie d’ailleurs d’une autre armée de 300,000 combattants. Toute cette multitude campait ensemble dans une plaine de sable, sur des rochers nus, au milieu desquels coulait la Chambul.

Dans les premiers jours de mai, le général en chef passa en revue l’armée de Bundelcund, dont la tenue et la discipline lui parurent mériter tous ses éloges. La cavalerie irrégulière, commandée par le colonel Shepherd, lui sembla digne des mêmes louanges. Le 7, le rajah de Gohut vint faire une visite au général. Il était accompagné de son fils, enfant de quatre ou cinq ans. Le général s’occupa de l’enfant, auquel il fit quelques