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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/15

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En avant du palais, c’est-à-dire du côté de la rivière, s’ouvrait une vaste arène ; elle était destinée, soit à différents exercices des éléphants de l’empereur, soit à des combats de bêtes féroces, amusements si chers à l’ancienne Rome. Un Européen qui visita ce palais, après avoir parcouru tout l’Orient, le met au dessus de tout ce dont il avait eu jusque là l’idée. Ackbar voulait plus encore cependant ; il rêva la construction d’une treille immense, dont les vignes, couvertes de grappes de raisin, seraient représentées à l’aide de pierres précieuses, dans toutes les nuances de leur fructification, depuis le gris clair jusqu’au rouge foncé. Les richesses de l’Asie entière n’auraient peut-être pas suffi à l’exécution complète de ce projet ; aussi trois plants de vignes seulement furent-ils achevés : le cep de ces plants est en or massif, les fruits et les feuilles en émeraudes, rubis ou autres pierres précieuses. Une passion étrange, inouïe, presque furieuse, pour les pierreries, est un des caractères distinctifs de l’Orient ; on la retrouve depuis les premiers temps du monde jusqu’à nos jours.

À la mort d’Ackbar, Shah-Jehan transporta le siège de l’empire à Delhi, mais toutefois dota la ville d’Agra d’un monument magnifique, célèbre dans tout l’Orient sous le nom de Taujee-Mahal : c’est un tombeau en l’honneur de sa sultane favorite, morte en couches dans l’année 1631. Le mausolée se trouve placé sur une terrasse située au milieu du jardin, qu’elle domine de 60 pieds,