Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celui alors existant, qui consistait à payer en nature. Avant que cette mesure ne fût mise à exécution, il se forma entre les serviteurs du collecteur et les tenanciers ou propriétaires de terres, une coalition qui amena de grandes diminutions dans les revenus publics. Tous s’entendirent de manière à diminuer la portion des revenus affectée à la Compagnie. D’après une enquête faite sur ce sujet, la dilapidation, en deux années et demie, ne monta pas à moins de 3 lacs et 10,000 pagodes. Lord William Bentinck, pour remédier à tout ce mal, voulut appliquer le principe de la responsabilité. Il voulut que le collecteur, qui, suivant toute apparence, ignorait ces fraudes, fût rappelé. Ce dernier fit des représentations ; il fit observer que le mal ne venait point du gouvernement, mais des dispositions vicieuses des habitants de Tanjore. « Je ne saurais le nier, écrivait lord Bentinck, je suis même porté à croire qu’il y a beaucoup de dépravation à Tanjore, et il en sera toujours ainsi où aura existé long-temps un despotisme oppressif ; le mensonge, la fraude, la finesse, sont alors les seules armes du faible contre le fort. »

Un point de quelque délicatesse occasionnait une différence d’opinions entre les membres du gouvernement civil et le général Stuart ; il s’agissait de l’exercice du patronage militaire. Pour couper court à toute discussion, lord William pria deux membres civils du conseil de réglementer la matière sans qu’il s’en mêlât. En conséquence,