Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/172

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amélioration réelle, parce qu’ils commençaient par rendre impossible toute enquête détaillée. Aussi les autorités anglaises avaient-elles considéré comme préliminaire indispensable à toute autre mesure la réduction de leur pouvoir militaire. Mais la situation des finances de la Compagnie, l’aspect du pays, qui présentait de nombreux obstacles à l’emploi des troupes, l’union tacite de tous les fonctionnaires indigènes, nécessairement jaloux de tout accroissement de pouvoir de la Compagnie, tout cela s’était réuni pour faire obstacle à la mesure proposée, et la rendre impraticable. Ignorants des langues du pays, les employés supérieurs se trouvaient inévitablement à la merci de leurs employés secondaires. À Bombay, il y avait encore moins de chance de parvenir à administrer un peu tolérablement les districts nouvellement acquis sur la côte de Malabar.

Persuadé de cette incapacité des employés civils de Madras à s’acquitter de leur emploi, lord Cornwallis chargea le capitaine Read et neuf autres officiers de l’arrangement définitif des revenus. Tous savaient la langue du pays, étaient au courant des mœurs, des usages, des croyances des indigènes. Leur zèle et leur habileté devaient assurer le succès de leurs travaux. Leurs premières investigations portèrent d’abord sur la division primaire de la moisson, la nature des produits, et la manière de tenir les comptes des revenus : système d’examen qui les mettait dans l’obligation de retracer l’ori-