Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/175

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pagnie aussi, par la suppression des profits intermédiaires. Ces qualités étaient, à un degré remarquable, celles de sir Thomas Munro. Toutefois l’expérience ne tarda pas à démontrer les graves et nombreux inconvénients de ce système.

Lord William Bentinck sentait de plus en plus que la taxation définitive employée au Bengale ne pourrait pas s’appliquer à une grande partie du territoire de la présidence de Madras. Il résolut de se rendre à Calcutta pour faire des représentations et présenter quelques modifications sur la continuation de l’arrangement direct avec les ryots. Le gouvernement suprême prit une décision analogue à ses représentations ; et celui-ci s’en retourna à Madras par les circars du nord. Il pensait qu’il y avait un grand avantage au système suivi ; ce système était, en effet, fondé sur l’intérêt personnel, le mobile le plus constant et le plus puissant des actions humaines. Chaque ryot, sur d’avoir à payer seulement la taxe qui lui était imposée par le collecteur, devait faire des efforts pour augmenter son revenu, afin d’avoir pour gain la différence. Lord William Bentinck se détermina donc à adopter ce mode d’administration. Décidé à juger autant que possible par lui-même de l’état des choses, il résolut de visiter Malabar et Canara, et les districts cédés, accompagné de M. William Thackeray. Ce dernier préparait des objections au système des zemindars, et des considérations en faveur d’un mode de taxation permanente, directement convenue avec les ryots.