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ans ; la taxation définitive fut introduite dans les jaghires et autres anciennes possessions de la Compagnie. En 1802, une portion considérable de terres nouvellement acquises était tenue par des polygards ou chefs militaires. Par suite de l’impossibilité d’entrer dans un plan détaillé de location de terres, elles furent généralement affermées aux taux prévalent dans le pays. Ceux qui se présentaient pour leur location se trouvaient dans une situation analogue à celle des polygards. Aussitôt que les circonstances le permirent, on fit des taxations par village ; tout chef de village était tenu de fournir un certain impôt, qu’il répartissait ensuite entre les ryots au prorata des terres qu’il leur sous-louait. Mais ce système avait un inconvénient : les registres de perception abondaient en fraudes pratiquées par les chefs de village. On l’abandonna aussitôt que possible. On y substitua celui-ci : le collecteur ou percepteur entra dans un arrangement direct et individuel avec chacun des ryots compris dans les limites de sa collection. Comme il tendait à supprimer tous les profits que faisaient les tenanciers et les loueurs de terres, il rencontra beaucoup d’opposition. Sir Thomas Munro fut un des fonctionnaires employés le plus efficacement à la réalisation de ce plan. Une connaissance pratique de la langue du pays, des intentions droites, une grande activité de corps et d’esprit, étaient indispensables à un collecteur pour que les ryots pussent y avoir quelque bénéfice, et la Com-