Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/177

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raître en 1805. Tout ce qu’il avait voulu, disait-il, c’était la réunion collective de différents ordres déjà publiés ayant par conséquent la sanction du gouvernement. Toute nouveauté dont il croirait l’introduction nécessaire ne manquerait pas, ajoutait-il, d’être soumise à l’approbation du gouverneur avant d’être mise en pratique. Or, dans les nouveaux ordres émanés du général Cradock, il s’en trouvait un conçu en ces termes : « Les Cipayes sont tenus de paraître à la parade le menton rasé, et la moustache de la lèvre supérieure coupée d’après le même modèle ; il leur est ordonné de ne jamais porter soit leurs boucles d’oreilles, soit les marques distinctives de leurs castes, quand ils sont en uniforme. Un turban d’un nouveau modèle sera de plus ordonné pour les Cipayes. » Parfaitement ignorant des choses de l’Inde, amoureux de l’uniformité européenne, le général Cradock n’attacha aucune importance à cette disposition réglementaire. Mais de graves symptômes de mécontentement ne tardèrent pas à éclater dans toutes les garnisons, surtout à Velore. Le 7 mai, le bataillon, appelé à recevoir le nouveau turban, manifesta plusieurs signes de mauvaise volonté et d’indiscipline. Il fallut avoir recours à des mesures répressives. Par un singulier accident, ce fatal et nouvel article du règlement avait été comme glissé parmi les anciens, où il était demeuré inaperçu, et, sanctionné par le gouvernement, il n’avait été lu par aucun de ses membres. Le général Cradock institua aussitôt une cour d’enquête pour remonter