Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/178

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aux causes de l’insubordination. Les officiers non commissionnés qui avaient refusé de porter le turban furent dégradés ; l’adoption immédiate du turban par le bataillon indiscipliné fut promptement exigée. La cour d’enquête condamna, en outre, dix-neuf des plus mutins à recevoir un certain nombre de coups de fouet. Grâce fut faite à dix-sept ; les deux autres reçurent 900 coups chacun. La subordination parut rétablie ; mais ce n’était qu’une trompeuse apparence.

Un mécontentement universel continuait d’exister contre le nouveau turban. Le bruit se répandit, en outre, parmi les Cipayes, qu’il était question de les forcer à embrasser le christianisme. Le conseil du gouvernement fit en conséquence une proclamation dans laquelle les assurances plus positives étaient données aux Cipayes qu’il n’existait aucune intention dans le gouvernement d’établir de changement d’uniforme quelconque, surtout incompatible avec les lois, les usages et la religion du pays. Le général Cradock jugeant cette proclamation inutile, puisque la mutinerie semblait apaisée, ne la publia pas. Mais au moment même où il transmettait cette assurance au gouvernement, la sédition éclata plus vive et plus menaçante que jamais. À deux heures du matin, une attaque subite fut faite contre la garnison européenne, 14 officiers commissionnés, en y comprenant le colonel Faucourt, 99 officiers non commissionnés furent massacrés, et 15 autres mouru-