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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/182

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au gouverneur de Ceylan, qu’il avait découvert une grande conspiration ; il demandait en toute hâte l’aide des Européens. Le général Maitland, qui commandait à Ceylan, fit parvenir immédiatement cette nouvelle en Angleterre, sans qu’elle eût passé par l’intermédiaire du gouverneur de Madras. Cette affaire n’avait pas elle-même aucune consistance, mais comme elle arrivait en même temps que la nouvelle de la sédition de Velore, les directeurs imaginèrent que les deux événements tenaient aux mêmes causes ; ils s’en exagérèrent l’importance. Bientôt ils songèrent à leur expédient ordinaire dans toutes les situations difficiles, le rappel et le remplacement du gouverneur. Peu à peu cependant toutes les appréhensions réciproques n’avaient pas tardé à se dissiper de côté et d’autre ; les Cipayes finirent par se persuader qu’aucune tentative ne serait faite pour leur ôter le libre exercice de leur religion ; les officiers purent se livrer au sommeil sans avoir de pistolets sous leur oreiller.

Le gouvernement suprême du Bengale envoya des ordres pour le bannissement des prisonniers. Lord William Bentinck fit des objections à cette mesure, qu’il trouvait impolitique. Le Commandant en chef au contraire, le général Cradock, l’approuvait ; c’était l’avis que lui-même avait d’abord essayé de faire prévaloir. La majorité du conseil se rangea néanmoins à l’avis de lord William, qui consistait à faire des représentations sur ce sujet au gouvernement suprême ; lord Minto, alors