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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/190

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succès. Des corps nombreux furent disciplinés par des officiers anglais ; une armée régulière ne tarda pas à exister. Le dewan acquiesçait volontiers à tout ce qu’on lui demandait, soit pour la nomination des officiers, soit pour le solde et l’équipement des troupes nouvelles ; il voulait s’assurer l’appui des Anglais contre ses nombreux ennemis. Le nizam, dont quelques uns ont été jusqu’à prétendre que la raison était troublée, vivait dans un état de sombre mélancolie. La noblesse était tombée dans un état absolu de dégradation. Le dewan, ses parents, ses favoris, un petit nombre de banquiers, prospéraient seuls au milieu de la désolation générale. L’appui du gouvernement anglais l’affranchissait de ces craintes de la disgrâce qui sont le frein de la toute-puissance des ministres dans des États despotiques. C’était là, il faut le dire, le mauvais côté de l’influence anglaise sur l’administration intérieure du pays. Aussi lord Minto ne tarda pas à comprendre cet état de choses et à le déplorer. Mais le modifier était difficile, ou du moins l’aurait obligé à sortir des limites dans lesquelles il voulait renfermer son influence.

À Poonah, aucun événement de quelque importance ne survint. En diverses occasions, le peschwah essaya de faire revivre les anciennes relations fédérales qui jadis avaient existé entre les États mahrattes. Il en fut empêché par le gouverneur-général. Au reste, une seule question requérait une intervention décidée, celle concernant les chefs feu-