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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/202

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À cette époque, Holkar acheva de perdre la raison. Ameer-Khan en profita pour établir plus fortement que jamais son influence à la cour de ce prince, puis essaya plus tard de poursuivre séparément les objets de son ambition. Il commença par menacer le rajah de Berar, auquel il réclamait de fortes sommes au nom de Holkar. Le rajah ne sollicita pas le secours du gouvernement britannique ; mais le gouverneur-général, lord Minto, ne pouvait contempler avec indifférence l’armée de Ameer-Khan, incessamment grossie de Pindarries, campée sur les bords de la Nerbudda, toute prête à envahir la province de Nagpore. La véritable question, en effet, n’était pas de savoir si l’on secourrait ou non le rajah de Berar, mais si l’on permettrait à un ambitieux chef musulman d’établir son autorité sur les ruines de la domination du rajah, sur des territoires contigus à ceux du nizam ; la communauté de religion, la réunion des ressources locales de ces chefs, pouvaient conduire, en effet, à la formation de projets de nature dangereuse pour la Compagnie. Lord Minto jugea donc avec raison la circonstance grave. Il se hâta d’assembler sur la frontière de Berar une force considérable sous le commandement du colonel Close. Le rajah se trouva d’autant plus heureux de ce secours des Anglais que le service fut tout-à-fait gratuit. Le gouverneur-général avait pris la résolution de ne demander aucune compensation soit d’argent, soit de territoire. Lord Minto, aussitôt qu’il