Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/201

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nèrent à donner à leur prince une preuve convaincante de leur attachement. Ils concertèrent une attaque, défirent complètement les troupes du rajah de Joudpoor et reprirent quarante pièces de canon ainsi que beaucoup d’autre butin, dont ce dernier s’était emparé. Ayant après cela effectué leur jonction avec Ameer-Khan, ils marchèrent en triomphe avec ce chef jusqu’à Joudpoor. Ces événements rétablirent la fortune de Maun-Sing ; mais il n’en comprit pas moins qu’il ne pouvait jouir que d’une sûreté précaire pendant la vie de son ennemi mortel Sevajee-Sing. Ce chef s’était réfugié dans Nagore ; le rajah engagea Ameer-Khan à marcher contre lui, lui faisant une avance de 2 lacs de roupies, lui promettant fortune et faveur comme récompense de cette entreprise en cas de succès. Ameer-Khan entreprit cette tâche ; mais en vint à bout par la ruse plutôt que par la force. Ayant été prendre position à quelques milles de Nagore, il afficha d’abord un grand mécontentement des procédés de Maun-Sing ; bientôt il fit des ouvertures d’alliance à Sevajee-Sing. D’abord ce dernier soupçonna la trahison ; mais sur la parole personnelle de l’envoyé de Ameer-Khan, il se laissa surprendre la promesse d’une entrevue avec ce dernier. À force de protestations de dévouement et d’amitié, Ameer-Khan parvint à apaiser les soupçons de Sevajee, à l’attirer dans son camp. Ainsi maître de lui, il le fit assassiner avec la plus grande partie de ceux qui l’avaient accompagné.