Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/21

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des troupes forma un corps de réserve, sous les ordres du lieutenant-colonel Gordon.

Les Mahrattes n’ayant point envoyé de réponse pendant le délai convenu, l’armée anglaise se mit en mouvement. L’infanterie côtoyait dans sa marche les rives du petit ruisseau. De hautes herbes, des inégalités du terrain la dérobèrent long-temps aux yeux des Mahrattes. L’ayant enfin aperçue, ils l’accueillent par une décharge générale d’artillerie qui fait de grands ravages dans les têtes de colonnes ; elle continue néanmoins d’avancer. L’artillerie anglaise répond de son mieux ; mais la supériorité du feu demeure du côté de l’ennemi, dont l’artillerie était fort avantageusement située et fort bien servie. Une pluie de mitraille tombe sur les Anglais, et les boulets ennemis font de nombreux vides dans leurs rangs. La retraite semble devenir inévitable ; mais Lake prend au contraire un parti mieux d’accord avec l’impétuosité de son caractère. Il se détermine à attaquer avec ce qu’il a de troupes sous la main, le 76e et un régiment d’infanterie indigène, sans attendre l’arrivée du reste de son infanterie. À demi-portée de canon, une décharge terrible de toute l’artillerie ennemie tombe comme une nouvelle tempête sur les colonnes assaillantes ; au même moment leur cavalerie arrive au galop. Un moment rompus par la mitraille, les Anglais reprennent leurs rangs, reforment leurs divisions, rétablissent leurs intervalles. Prenant lui-même l’offensive, Lake prévenant l’attaque des Mahrattes,