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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/22

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fait charger cette cavalerie par le 29e régiment de dragons. Ce régiment, dont les pertes étaient considérables, s’élance avec impétuosité. Au moment où il passe la ligne d’infanterie, trois houras s’élèvent des rangs du 76e ; les dragons répondent en continuant leur marche. Mais à leur vue la cavalerie mahratte, au moment de charger, fait une retraite précipitée. Ce fut alors un terrible moment : on s’attendait à une décharge générale de l’artillerie ennemie. Bientôt, en effet, 100 pièces de canon tonnent à la fois. Le général Lake a son cheval tué sous lui ; son fils s’empresse de lui offrir le sien. Le jeune homme tombe au même instant gravement blessé ; il se relève, mais pour tomber plus tard sous une balle française dans les plaines du Portugal. Cette scène touchante attendrit et enflamme d’une nouvelle ardeur tous ceux qui en sont témoins. Mais au même moment le général Lake fait battre et sonner la charge sur toute la ligne. Les dragons, animés, excités par les cris de l’infanterie, percent les deux lignes des Mahrattes avec la rapidité de l’éclair. Le général Lake s’élance sur ses traces à la tête du 76e ; il s’empare d’une grande partie de leur artillerie. Les dragons conversent à gauche, se réforment, chargent leur cavalerie qui avait pris une position menaçante ; ils achèvent de la mettre en déroute. Revenant aussitôt sur leurs pas, ils prennent en queue les bataillons encore en ligne. Les Mahrattes cèdent peu à peu le terrain ; ils se retirent dans le voisinage