Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/222

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Cornelis était un camp retranché couvert par deux rivières, l’une à l’ouest, l’autre à l’est ; un grand nombre de redoutes et de batteries en défendaient les approches ; l’ensemble de ces lignes n’occupait pas moins de cinq milles d’étendue ; elles étaient garnies de 280 pièces de canon ; à la vérité, c’était le dernier refuge des Français ; leurs troupes, entièrement composées de recrues nouvelles, se trouvaient dans un état de santé déplorable. Le général Janssens, au moyen de quelques ordres du jour, s’efforçait de leur inspirer une ardeur, une confiance dans les succès que sans doute lui-même ne partageait plus. Il entrait aussi dans de nombreux détails sur les mesures à prendre pour la mise à exécution du plan général de défense que nous venons d’indiquer. Ce plan était à coup sûr fort bien imaginé quant à son idée fondamentale : occuper une bonne position dans l’intérieur du pays et dans une situation salubre était certes chose bien préférable à la possession ou à la défense de Batavia ; le séjour de cette ville ne pouvait manquer de devenir en peu de temps funeste à une armée envahissante ; mais son exécution, il faut le dire, n’avait point entièrement répondu à sa conception. La position choisie par le général Daendels, trop rapprochée de Batavia, avait l’immense inconvénient de laisser à l’ennemi la faculté des transports par eau jusque dans son voisinage. Il eut fallu la choisir, tout au contraire, à trente ou quarante milles dans l’intérieur. Les fatigues de