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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/223

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la route, les difficultés du transport, le climat surtout, ne pouvaient manquer de devenir dans ce cas bientôt funestes aux conquérants. Peut-être aussi était-ce une faute du général Janssens, que d’avoir en quelque sorte exagéré le plan, en n’essayant pas de défendre les approches de Batavia, ce qu’il pouvait faire avec fort peu de monde. La seule mesure de défense poursuivie avec activité fut la destruction des magasins de Batavia. On livra aux flammes l’immense magasin de la citadelle, rempli de denrées précieuses ; ceux de l’intérieur de Batavia ne pouvaient être brûlés sans danger pour le reste de la ville ; mais on détruisit, on gâta, on dispersa tout ce qu’ils contenaient.

Jaloux de ne rien laisser au hasard, sir Samuel Auchmuty se décida à reconnaître exactement la position des Français ; il s’occupait en même temps avec une extrême activité de rassembler ses moyens d’attaque. Il fit débarquer l’artillerie de siège et rassembla de nombreux matériaux pour l’érection des batteries. Ces préparatifs, qui d’abord semblaient ne devoir prendre que quelques jours, consommèrent beaucoup de temps en raison de différents obstacles qui survinrent. Cependant, immédiatement, après l’affaire du 10, l’armée anglaise avait pris position à 800 verges environ des lignes françaises. La réserve, demeurée d’abord à Chillingching, la rejoignit ; l’artillerie de siège fut mise en état. Pendant ce temps, une correspondance assez active se poursuivait entre le général Janssens et le général