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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/228

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Des quatre faces dont se composait le camp retranché des Français, celle de droite, faisant face à la Slokau, était sans nulle comparaison la plus faible. D’un autre côté, il avait été possible d’en faire une reconnaissance plus exacte que des autres ; on croyait même qu’il ne serait pas fort difficile de s’emparer par surprise d’une de leurs redoutes les plus avancées. Cependant sir Samuel Auchmuty n’osait en faire faire une reconnaissance détaillée, de peur d’attirer l’attention de l’ennemi sur ce point. Un déserteur, d’origine hollandaise, le sauva de cet embarras en lui donnant tous les renseignements désirés ; il indiqua les défenses de la redoute et un pont qui l’unissait aux autres ouvrages. Ces révélations, mettant fin à toute indécision, l’entreprise fut résolue pour le 26 août. Le colonel Gillespie, à la tête d’un détachement composé de l’infanterie de l’avant-garde et d’une partie de la brigade du colonel Gibbs, fut chargé de cette opération. Le jour indiqué, au coup de minuit, ces troupes se mirent en mouvement guidées par le déserteur dont nous avons parlé. Il leur fallut faire un détour de plusieurs lieues à travers une contrée difficile, entrecoupée de ravines, de clôtures, de plantations de bétel, etc. Souvent le sentier se rétrécissait de telle sorte qu’il ne donnait plus passage qu’à un seul homme de front. La colonne chemina donc aussi lentement que possible. Toutefois, en raison des obstacles multipliés de la route, un grand intervalle ne tarda pas à se former entre la tête et la