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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/227

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feu des combattants, que tous les arbres en furent brisés, et par leurs débris portèrent long-temps témoignage de cette terrible scène. Les Français essuyaient de grandes pertes tant en hommes tués qu’en pièces mises hors de service ; mais il devint évident que les batteries anglaises ne pouvaient obtenir d’effet décisif à la distance où elles se trouvaient, il fallut songer à les rapprocher de la place. D’un autre côté, l’état de fatigue et d’épuisement où se trouvaient les troupes, les grandes chaleurs, dont l’effet était désastreux, tout cela faisait redouter au général en chef d’imposer à l’armée de nouveaux travaux. Les assiégés, mettant le temps à profit, avaient creusé sur leur front un double fossé, et élevé au-delà quelques ouvrages avancés. Ne voulant pas leur laisser le temps d’ajouter encore à leurs moyens de défense, le général en chef prit la résolution de faire donner un assaut général. Mais on ne possédait que des données fort incomplètes sur la force des assiégés. Le général Daendels et son successeur avaient pris de telles précautions sur ce point, que les habitants de Batavia l’ignoraient eux-mêmes complètement. On ne connaissait aussi qu’approximativement la force réelle de leur position et la disposition des ouvrages ; on savait seulement qu’il fallait d’abord franchir un premier retranchement, puis qu’au-delà se trouvait une autre ligne de redoutes. Toutefois, d’après les raisons déjà dites, le général en chef se décida à tenter une attaque.