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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/247

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son administration et de son gouvernement. La police de ce commerce était singulière ; après avoir chassé les Espagnols et les Portugais des Moluques, les Hollandais comprirent que cela ne suffisait pas à rendre le commerce des épices exclusif. Le grand nombre de ces îles en rendait la garde presque impossible ; il ne l’était pas moins d’empêcher un commerce de contrebande des insulaires avec la Chine, les Philippines, Macassar, etc. La Compagnie devait craindre davantage encore qu’on lui enlevât des plants d’arbres, et qu’on ne parvint à les faire réussir ailleurs. Elle prit alors un parti extrême, ce fut de détruire, autant qu’elle le put, les arbres à épices dans toutes ces îles, et de n’en laisser subsister que sur quelques unes qui fussent petites et faciles à garder. Alors il ne s’agissait plus que de bien fortifier ces dépôts précieux. Pour atteindre ce but, il lui fallut désintéresser les chefs dont les plants faisaient la totalité ou la plus grande partie du revenu. Quelquefois elle brûla les plants de ceux des chefs qui se trouvaient moins forts qu’elle, et refusaient de les lui vendre. D’autres fois, elle employa la ruse : les plants à épices, dépouillés de leurs feuilles encore vertes ne tardent pas à périr ; elle savait cette circonstance ignorée des indigènes. Elle en profita pour acheter les feuilles vertes à des prix extrêmement élevés. De cette façon, elle parvint bientôt à tenir dans ses mains tout ce qu’il existait de ces plantes précieuses. Alors elle consacra l’île de Ceylan à la