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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/261

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légers on parvint néanmoins à les tenir au large.

Le sultan avait jusque la considéré Borang comme une formidable barrière qui ne lui laissait rien à craindre pour sa sûreté personnelle. À la nouvelle de la capture de ce fort par les Anglais, il se sauva immédiatement à Palimbang. Gillespie poussa aussitôt plus avant avec les bâtiments légers. La nouvelle du départ du sultan, d’abord douteuse, ne tarda pas à se confirmer. Mille autres bruits d’une nature alarmante se joignaient à celui-là ; on disait que la plus grande confusion régnait dans la ville ; on allait jusqu’à affirmer qu’elle se trouvait livrée au pillage et à l’assassinat. Suivant quelques uns, et ceux-la paraissaient les mieux informés, tous les riches Chinois logeant dans un quartier séparé devaient être massacrés pendant la nuit par les partisans du sultan ; toutes ces nouvelles, en arrivant à Gillespie, le rendaient de plus en plus impatient de prévenir ou d’arrêter ces scènes terribles. Cédant enfin à un sentiment d’humanité, il mit pied à terre, et, à la tête d’un détachement de grenadiers et de quelques officiers, se dirigea en toute hâte vers Palimbang. À peine était-il hors de vue qu’un coup de canon se fit entendre du côté de l’ennemi, ce qui produisit une vive anxiété parmi les marins de la flotte ; ils craignirent quelque trahison, quelque embûche. Un nouveau détachement s’embarqua en toute hâte sur quelques bateaux légers, qui firent force de voiles pour rejoindre Gillespie et ses compagnons. L’aspect du pays était