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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/280

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de proche en proche les chefs des montagnes voisines ; ils sont Indous, et ceux de la vallée du Népaul sectateurs de Boudha. À cette époque, leur domination s’étendait à l’est jusqu’à la rivière Tœsta, à l’ouest jusqu’à la Suttlège ; du nord au midi depuis les hautes terres de la Tartarie et du Thibet jusqu’aux plaines de l’Indostan. Tout le pays montagneux et difficile faisant la frontière septentrionale de l’Indostan, se trouvait en la possession de cette nation guerrière, et cinquante ans leur avaient suffi pour ces immenses conquêtes ; c’est qu’ils avaient pratiqué une politique semblable à celle qui allait mettre les Anglais en possession de l’empire de l’Indostan. Les rajahs, leurs voisins, en général en mauvaise intelligence avec leurs sujets, souvent avec leurs propres familles ; aucune confédération ne les unissait contre l’ennemi extérieur auquel aucun d’eux n’était en mesure de résister seul, pourvu que ce dernier eût été redoutable. Or, c’était le cas des Goorkhas, braves, rusés, et possédant une armée régulière. Parmi les rajahs qui se trouvaient sur les frontières, les uns ou les autres ne manquaient pas de réclamer leur secours ; ils l’accordaient volontiers, mais sous des conditions qui au bout d’un certain temps ne manquaient pas de les mettre en possession d’une partie et souvent de la totalité des ressources et des territoires de ceux qu’ils avaient secourus. Prythee-Nuragun-Shah fut celui qui fonda le pouvoir de sa nation, en ayant eu l’idée d’armer